Accueil A la une Spectacle de solidarité en soutien aux Palestiniens, au Théâtre de l’Opéra de Tunis : Solidaire et émouvant

Spectacle de solidarité en soutien aux Palestiniens, au Théâtre de l’Opéra de Tunis : Solidaire et émouvant

 

La Tunisie réaffirme son soutien aux Palestiniens avec un spectacle de solidarité, donné vendredi soir, au Théâtre de l’Opéra de Tunis, à la Cité de la culture, par un quartette d’artistes dont une bonne partie de son répertoire témoigne de l’engagement pour la cause palestinienne.

En guise de solidarité avec le peuple palestinien, la tour de la Cité de la culture, où était inscrit le message «Gaza résiste», a été illuminée des drapeaux tunisien et palestinien, du kouffieh palestinien et de la carte de la Palestine.

La Tunisie et la Palestine sont unies par une longue histoire de fraternité et de solidarité qui s’était renforcée avec l’installation de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) à Tunis de 1982 à 1994, après avoir quitté le Liban.

Actuellement, plusieurs manifestations sont organisées à travers le pays pour dénoncer les agressions sur les populations civiles dans la Bande de Gaza et pour exiger l’acheminement des aides sanitaires et humanitaires.

Ce spectacle qui affichait complet a été marqué par la présence d’un grand nombre de spectateurs dans la grande salle de l’Opéra pouvant accueillir jusqu’à 1.800 personnes. Les recettes du concert iront au profit de la Bande de Gaza sous forme d’aide sanitaire et humanitaire qui seront acheminées en coordination avec le Croissant-Rouge tunisien (CRT). Ce dernier mène une campagne nationale de dons pour collecter des aides financières et en nature au profit de la Palestine.

Les Tunisiens Lotfi Bouchnak, Dorsaf Hemdani, Lobna Noomene et la Jordanienne d’origine palestinienne Macadi Nahhas se sont produits lors de ce concert en interprétant des chansons engagées en faveur de la cause palestinienne et en solidarité avec un peuple qui lutte pour ses droits depuis près de 75 ans. Ils ont chanté pour les habitants de la Bande de Gaza dont plus de quatre mille ont trouvé la mort, ces deux semaines, et leur calvaire sous blocus israélien dure depuis plus de quinze ans.

Des membres du gouvernement ont assisté à ce spectacle dont la ministre des Affaires culturelles Hayet Ketat Guermazi, le ministre de l’Education Ali Boughdiri et le conseiller du Président de la République Walid Hajjem ainsi que l’ambassadeur de l’Etat de Palestine en Tunisie, Hayel Al-Fahoum, et des membres de la mission diplomatique de son pays accrédités à Tunis.

Les artistes, les musiciens de l’Orchestre et les invités ont tous porté le kouffieh palestinien, symbole de lutte du peuple palestinien avec un bon nombre du public qui hissait les drapeaux palestinien et tunisien.

Placé sous la conduite des Maestros Kamel Ferjani et Fadi Ben Othman, le spectacle a été donné avec la participation de l’Orchestre symphonique tunisien (OST), composé de 65 musiciens et 95 membres du Chœur des Voix de l’opéra de Tunis.

En début de soirée, entamée à 21 heures, la chorale d’enfants «Sidi Sami», accompagné du Chœur des Voix de l’opéra de Tunis, a interprété l’opérette « le rêve arabe», avec des images qui défilaient sur écran géant montrant les manifestations ayant eu lieu sur l’Avenue Bourguiba, à Tunis et la mosquée d’El Aksa à Al Qods.

Des tubes mémorables, tels que «Zahrat al Madaen» de la diva libanaise Fayrouz et «Asfour tal men echebbak» de sa compatriote Oumaima El Khalil, ont été interprétés par Dorsaf Hemdani, avec une reprise de «Bani Watani», chanson patriotique de la chanteuse tunisienne disparue Oulaya, d’après un texte du poète tunisien Abdelmajid ben Jeddou (1918-1994).

Par des titres comme «khallik samed ya filastini», «Ana al arabi» (Je suis l’Arabe), «Tabii assalam», le grand artiste Lotfi Bouchnak a suscité l’enthousiasme des spectateurs qui ont lancé des appels en faveur de la cause et du peuple palestiniens et dénoncé les crimes contre les populations de Gaza sous blocus.

Le Libanais Marcel Khalifa, grand défenseur de la cause palestinienne, était présent par une courte vidéo à travers laquelle il a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien. De son large répertoire, la Chorale des voix de l’Opéra de Tunis a notamment interprété «Inni ikhtartoka ya watani» et  «Ya chaabi ya oud enned» paroles de Taoufik Ziad (1929-1994) poète et auteur, homme politique originaire d’Al Qods.

Lobna Noomene a chanté «Ahki lel-alam», œuvre de la voix de la résistante palestinienne Rim Banna (1966-2018), artiste-compositrice engagée qui était militante pour la justice et la liberté. Pour cette native de la ville d’al Nasirah connue pour ses chansons inspirées du patrimoine palestinien, elle a également présenté. «Ala hadhehe al ardh ma Yastahekkou al hayat», célèbre poésie de Mahmoud Darwich.

La Jordanienne Macadi Nahhas, vêtue en costume traditionnel palestinien, a chanté des tubes comme  «Ya dhalam assejne khayem» du poète et journaliste syrien Nagib Errayess (1898-1952). La clôture était un hymne à la Palestine à travers la chanson «Mawtini» (Ma patrie) par Macadi Nahhas, célèbre poésie patriotique du Palestinien Ibrahim Toukane dont les paroles ont été largement reprises par divers artistes arabes.

L’artiste, d’origine palestinienne, a lancé un appel pour faire cesser  «l’agression contre la Bande de Gaza et tout le peuple palestinien dans les territoires occupés».

Dans des déclarations à l’agence TAP, les chanteuses Dorsaf Hemdani et Lobna Noomene se sont également exprimées sur la vocation de la musique comme vecteur de paix et lancé un appel pour faire cesser les agressions contre les Palestiniens. La musique est «porteuse d’un message humanitaire et un acte de résistance et de lutte contre l’occupation qui aide aussi à faire connaître la cause palestinienne auprès de la nouvelle génération», a déclaré le maestro Kamel Ferjani.

En cette soirée aux couleurs de la Palestine et en l’honneur d’un peuple opprimé se sont levées les voix d’artistes engagés par des chansons qui traduisent les douleurs du passé et du présent d’une Palestine occupée, éveillant le souvenir de la Nakba de 1948 et l’exode forcé de milliers de Palestiniens dans des pays voisins en plus d’autres déplacés à travers le monde.

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